Le Wat Phou est perdu au calme de la campagne Laotienne. Je vous conseille vraiment de venir aux portes de Champassak et visiter ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Je suis venu ici pendant mon tour du monde de 11 mois et si votre voyage au Laos est couplé au Cambodge, le Wat Phou est le complément parfait d’Angkor. Dans la mesure du possible je pense que c’est mieux d’aller au Wat Phou en premier. Angkor est si grandiose que j’aurai pu être déçu en venant ici après.
La découverte de ce berceau de la civilisation Khmère est très intéressante. Après être arrivé à vélo depuis Champassak puis longé la longue allée bordée des palais en ruine, j’ai monté le grand escalier ombragé par les beaux frangipaniers. C’est splendide quand ils sont en fleur. Une fois en haut la vue sur le site et toute la campagne alentour est l’occasion de passer un bon moment de contemplation.
N'hésitez pas à enfourcher un vélo pour vous y rendre. Le trajet est simple à trouver et la route peu fréquentée. Sous un soleil de plomb, sur un vélo bien déglingué, il me faut bien trois quart d'heure pour y arriver. J'avais lu dans certains guides que ceux qui avaient vu Anglor ne retrouveraient pas la splendeur du site cambodgien. Je ne suis pas d'accord. À première vue, sous un ciel voilé au milieu de rizières grillées, j'ai pu penser que ce n'était pas le bon moment pour le visiter, que je m'étais trompée de période. Peut être... Il n'empêche ! Les frangipaniers (la fleur s'appelle la pluméria) sont couverts de fleurs jaunes et blanches, ils sont gigantesques, ils ont repris leurs droits sur la pierre, la déstabilisant, la déchaussant, la remaniant.
Le Wat Phou est tout simplement magnifique. Il a été construit à flanc de colline pour rendre hommage à Shiva.
Il vous faudra faire l'effort de parcourir la centaine de mètres qui vous sépare du bassin, en contournant le baray, le bassin (à sec en cette période de l'année), puis de gravir les marches pour aller admirer les sculptures encore bien conservées du temple supérieur.
Vous aurez peut être mal aux fesses en rentrant à Champassak, mais si vous êtes comme moi, vous aurez un sourire large aux lèvres d'une rencontre avec la pierre pas tout à fait ordinaire.
Construit sur les contreforts du mont Pasak, une montagne considérée comme sacrée, le site khmer rappelle, sans l'égaler bien sûr, Angkor. Les sanctuaires, pavillons et temples, bien qu'inscrits en 2001 à l'Unesco, ont souffert des ravages du temps. Mais des travaux de restauration sont en cours. La chaussée cérémonielle notamment, par laquelle nous découvrons les lieux, a vu ses bourgeons de lotus en pierre rassemblés et relevés.
Nous longeons deux bassins (baray) remplis d'eau et de fleurs de lotus (les atouts d'une saison des pluies pas bien méchante !), dans lesquels se reflètent les bâtiments d'architecture khmer. Dans un pays déjà très zen, le Vat Phou invite particulièrement au calme, à la détente, à la contemplation.
En haut des escaliers, les fidèles hindouistes et bouddhistes nous invitent à les suivre dans leurs offrandes d’œillets, les uns à la trinité hindoue sculptée dans la roche, les autres aux nombreux Bouddha. On continue la balade jusqu'aux crocodiles et éléphants de pierre, en espérant voir la source sacrée couler dans la grotte où tous se rendent. Assis là-haut, on reprend son souffle et on admire la vue sur ce qui aurait été conçu comme "la reproduction terrestre du paradis".